15 décembre 2015

Un nouveau code de déontologiepar Jacqueline Codsi, PCC

Jacqueline Codsi répond aux questions les plus souvent soulevées en ce qui a trait au nouveau code de déontologie. Il s’agit ici du premier d’une série de deux articles.

ICF s’est doté d’un nouveau code de déontologie, est-il très différent de l’ancien code?

Il y a relativement peu de différences. Je dirais que tout est dans l’approche qui se veut plus positive dans le ton, en décrivant les comportements à adopter plutôt que les comportements négatifs à proscrire. Bien que l’approche soit plus positive, je constate cependant, que la déontologie et la protection du public par le biais d’un processus de gestion des plaintes formel, est plus que jamais, une priorité pour ICF mondial. Leur processus de gestion des plaintes est très rigoureux et ICF fait enquête d’une manière exhaustive pour statuer sur les faits allégués et prendre les mesures qui s’imposent lorsque cela s’avère nécessaire.

 Quel est alors le rôle d’ICF-Québec au niveau de son comité de déontologie?

Il m’importe de mentionner qu’ICF-Québec ne joue pas le rôle de syndic et n’a donc aucune responsabilité de sanction. L’objectif est donc de démontrer une écoute véritable du public québécois et le sérieux des coachs professionnels compte-tenu de leur respect de notre code de déontologie. Rappelons-nous que s’il le souhaite, un client plaignant, pourrait s’adresser systématiquement et directement à ICF mondial. ICF-Québec joue, un rôle de médiation entre le coach et le plaignant afin de tenter d’éviter de référer inutilement des plaintes non-fondées à ICF. C’est aussi une opportunité de sensibiliser le public au code de déontologie, et ce, tout en facilitant un règlement à l’amiable entre le coach et le plaignant, lorsque cela est possible.

J’insiste beaucoup sur le fait que l’esprit du processus piloté par ICF-Québec, est « formatif » et non, « punitif » et que l’ensemble du processus est traité de façon strictement confidentielle.

 Quelles sont les personnes visées par le code?

Il est essentiel de se rappeler que le code de déontologie ne vise pas uniquement la relation entre le coach et son client (le ou la coachée). Les règles du code de déontologie s’appliquent aussi à d’autres rôles que nous pouvons jouer, soit les rôles de mentor et de superviseur de coach mais aussi, le rôle de formateur auprès d’étudiants en coaching. Il vise donc non seulement le public coaché mais aussi, les clients payeurs, les coachs mentorés ou supervisés et même les étudiants en coaching.

Quelles sont, en résumé, les grandes lignes du code?

D’abord, je vous invite à le lire, c’est essentiel! Rappelez-vous le célèbre proverbe « nul n’est supposé ignorer la loi! » Être visé par une plainte d’un client insatisfait, n’est jamais agréable. Il est donc essentiel de saisir réellement ce que prévoit ce code pour vous questionner.

Cliquez ici pour accéder à la version complète du code de déontologie

Dans sa nouvelle version, le code de déontologie comprend 28 articles qui se répartissent sous 5 rubriques ou normes de conduite éthiques :

1.       La conduite professionnelle en général (12 articles)

2.       Les conflits d'intérêt (4 articles)

3.       La conduite professionnelle avec les clients (7 articles)

4.       La confidentialité/vie privée (4 articles)

5.       Le développement continu (1 articles)

 Que diriez-vous sont les points les plus critiques de la conduite professionnelle en général?

Selon moi, l’engagement le plus fondamental d’un coach réside dans les 4 premiers articles qui donnent le ton à tout le reste. C’est parfois plus facile de se rappeler de 4 mots ou concepts forts pour mémoriser l’essentiel, les voici donc :

1.  Conformité

je me conduis conformément aux dispositions du Code de déontologie dans toutes mes interactions personnelles

2.  Dénoncer

je réagis ou dénonce toute violation au code de déontologie (qu’elle me concerne ou pas)

3.  Communiquer

j’informe et sensibilise : les organisations, les employés, les clients payeurs, les coachs ou toute autre personne;

4.  Objectivité

J’évite toute discrimination illégale dans mes activités professionnelles, (l'âge, la race, le genre, l'origine ethnique, l'orientation sexuelle, la religion, l'origine nationale ou un handicap ;

 Pourriez-vous nous indiquer quelques règles que vous considérez particulièrement essentielles? Il y en a plusieurs mais en voici quelques-unes qui sont particulièrement significatives et qui donnent le ton à l’engagement d’un coach ICF :

  • Éviter de « survendre » en communiquant des attentes réalistes sur les services;
  • Être vigilant concernant nos propres vulnérabilités personnelles qui pourraient affecter notre performance; et, s’il y a lieu, demander de l’aide;
  • Assurer la confidentialité des dossiers (incluant les dossiers électroniques), en clarifiant avec les parties ce qui est confidentiel de ce qui ne l’est pas;
  • Éviter à tout prix les relations trop personnelles ou sentimentales;
  • Respecter le droit du client de mettre fin à la relation de coaching en tout temps et même, l’encourager à le faire si l’on considère qu’il serait mieux servi par un autre professionnel;
  • Reconnaitre le conflit d’intérêt et se questionner tout le long d’une relation de coaching car la situation peut évoluer dans le temps;
  • Clarifier son rôle de coach interne et fixer des limites claires avec les parties prenantes;
  • S’engager à maintenir ses compétences professionnelles à jour, par du développement continu.

Vous pourrez lire la seconde partie de cette entrevue lors de la prochaine parution de Coach Québec!

Jacqueline Codsi, PCC ACC, M.Ps.org, CRIA, ASC